Naked was my dark love, and, knowing my heart,
Adorned in but her most sonorous gems,
Their high pomp decked her with the conquering art
Of Moorish slave girls crowned with diadems.

Dancing for me with lively, mocking sound,
This world of stone and metal, brittle and bright,
Fills me with rapture who have always found
Excess of joy where hue and tone unite.

Naked she lay, suffered love pleasurably
To mould her, smiled on my desire as if,
Profound and gentle as the rising sea,
It rode the tide toward its appointed cliff.

A tiger, tamed, her eyes on mine, intent
On lust, she sought all strange ways to please:
Her air, half-candid, half-lascivious, lent
A new charm to her metamorphoses.

In turn, her arms and limbs, her veins, her thighs,
Polished as nard, undulant as a swan,
Passed under my serene clairvoyant eyes
As belly and breasts, grapes of my vine, moved on.

Skilled in more spells than evil angels muster
To break the solace which possessed my heart,
Smashing the crystal rock upon whose luster
My quietude sat on its own, apart,

Her waist, awrithe, her belly enormously
Out-thrust, formed strange designs unknown to us,
As if the haunches of Antiope
Flowed from a body not yet Ephebus.

Slowly the lamplight sank, resigned to die.
Firelight pierced darkness, stud on glowing stud,
Each time it heaved a sharply flaming sigh
It steeped her amber flesh in pools of blood.


— Translation by Jacques LeClercq, Flowers of Evil (Mt Vernon, NY: Peter Pauper Press, 1958)

 

ORIGINAL FRENCH

Les Bijoux

La très chère était nue, et, connaissant mon coeur,
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur
Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.

Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j’aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.

Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d’aise
À mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.

Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D’un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses;

Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,

S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s’était assise.

Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe!

— Et la lampe s’étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre
Chaque fois qu’il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d’ambre!

Charles Baudelaire


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